Christine Angot, je la connaissais de nom, et un peu par la télévision: Ses interviews en tant qu'invité, ses amours passées avec Doc Gynéco, son histoire: son vécu: son drame, et maintenant en tant que chroniqueuse chez Laurent Ruquier, mais rien de très approfondi.
Je n'envisageais pas de lire ses livres, mais sous l'insistance d'un ami me disant que: "vraiment, je t'assure, c'est très bien écrit, essaye", j'ai donc découvert "Peau d'Ane".
Effectivement, sur le plan de l'écriture, c'est intelligent, bien construit, le parallèle entre son histoire et le conte de Perrault est très bien amené , ils s'imbriquent bien l'un dans l'autre, nous faisant faire la gymnastique entre l'histoire d'aujourd'hui et celle d'hier.
Le pitch:
Peau d'Ane, surnommée ainsi depuis sa plus tendre enfance, vit seule avec sa mère, à Châteauroux. Elles ne roulent pas sur l'or, mais font tout pour s'en sortir, et sauver les apparences. Les vêtements et la mode y sont très présents : les formes, les couleurs, la libération de la femme grâce aux couturiers de l'époque (Peau d'Ane semble être nés dans les années 60). Les vêtements qu'elle porte sont le reflet de sa vie.
Puis, Peau d'Ane va faire la connaissance son père, riche héritier normand, et l'enfer va commencer. Un baiser déplacé, incompréhensible, et sa vie va basculer. Son psycho va en être complètement bouleversé, sans rien saisir de la situation, et marquer sa vie.
Ecrit en un seul chapitre, comme une urgence, un besoin de déverser cette histoire (avec un talent littéraire indéniable), cette histoire ne laisse pas insensible. Christine Angot sait nous toucher et nous déstabiliser.
Mon avis:
Je suis mitigée. Certes, il y a beaucoup de points positifs (cf: le pitch), on ressent toute la douleur de l'héroïne et de son auteur, et on remercie que cela ne nous soit pas arrivé.
Mais on a aussi une impression de trop court (57 pages, écrites avec une police de caractère assez grosse), bref c'est une nouvelle, pas un roman.
Alors, pour "rallonger la sauce", il est agrémenté du conte de Charles Perrault, "Peau d'Ane" ((41 pages )en son intégralité. Ceci dit, cela m'a été profitable car je ne le connaissais pas (seulement quelques bribes du film avec Catherine Deneuve et Jean Marais).
J'ai également découvert une Christine Angot férue de mode, et féminine, ce que je ne pensais pas.
Honnêtement, je trouve que c'est "abusé" de la part de l'éditeur de le vendre ainsi. Il aurait fallu au moins une ou deux nouvelles supplémentaires de l'auteur. Vendu 4 euros en "poche", je n'ose imaginer combien il a été vendu aux éditions du Stock. Bref, je ma le serais plus figuré, vendu en feuilleton dans un magazine littéraire ou féminin, mais pas broché en l'état.
Mais ce n'est que mon simple avis, et une fois encore, le talent est là.
Quelques extraits chocs:
"Elle a eu le baiser mais elle n'a pas eu le prince, elle a été la belle mais ne pouvait plus se rendormir, il n'y a plus eu le bois dormant...
Tu sais quelle est la devise de la famille? Je ne devrais peut-être pas le dire devant toi, c'est: Sex is so nice, but incest is best because it stays in the family"