Bienvenue dans le monde des magazines mode, et de l'univers impitoyable du microcosme!
Le roman déambule dans la rédaction de "Luxe addict", un des deux plus gros magazines luxe (cf: Vogue vs L'Officiel).Des portraits tirés au couteau entre Queen la directrice (sorte de Miranda du "Diable s'habille en Prada"), Elisabeth sa fidèle rédac' chef travailleuse et honnête (pas un avantage dans ce métier) sur le décin, Raphael le dir' artistique (spécialiste des coups bas), Bille (la perle des assistantes), Victoire, Agathe, Ombeline: rédactrices, journalistes, pigistes, ... et et, et, la stagiaire arriviste, culottée, qui n'hésite pas à donner de son corps et ravage tout sur son passage: Marine de Rubempré (ou plutôt Martine Pouelzoc).
Un récit de l'ascension sociale vertigineuse d'une parfaite inconnue, débarquée fraîchement de sa Bretagne pour conquérir l'univers de la mode, quitte à créer de nombreux dommages collatéraux. Mais il y a une justice, même dans ce milieu, et les plus travailleuses, respectueuses et fidèles sortiront leur épingle du jeu!
Sans être fan des "Happy ends", je dois dire que j'a aimé celle-ci car elle est pleine d'espoir.
Entre la fashion week et ses codes hiérarchiques quant aux placements devant le catwalk, les shootings aux 4 coins du monde dans des décors des plus paradisiaques, les plus belles pièces de créateurs prêtés ou accessiibles à des prix dérisoires lors des soldes presse, les invitations aux soirées et cocktails quotidiens, la fréquentation des people, ... ce milieu a tout pour plaire et attirer l'oeil par ses nombreuses paillettes... Mais l'envers du décor est inversement proportionnel en matière de trahisons, de sabotage, et d'efforts physiques. Il faut être beau, souple, et en même temps tellement imposant!!!
Un condensé rien que pour vous de citations qui vous permettront d'avoir toutes les cartes en main pour aborder le "microcosme":
"On vient de découvrir que l'émotion que procure la beauté fait grimper le taux de sérotonine dans l'organisme... La mode aide aussi la presse à résister à la crise. En préférant les journaux gratuits sur le web, le public va finir par priver la presse des moyens d'assumer son indépendance... Le vrai style consiste à cacher les moyens, et non à les exhiber... La planète mode se divise en deux espèces fort différentes. Cet univers est régi entre le visuel et l'écrit... La connaissance de l'art dans cet univers est l'ultime marqueur social et un minimum de vernis reste requis. "L"homme impoli est le lépreux du monde fashionable" les responsables des grandes griffes ont retenu cette maxime de Balzac et exigeaient de leurs équipes un savoir-vivre irréprochable... Peut-être était-elle trop timide pour cet univers qui offrait beaucoup plus d'opportunités aux égo surdimensionnés... Si je ne veux pas moisir ad vitam dans un poste d'assistante, je dois apprendre à nager plus vite qu'elles car ces chipies ne me feront pas de cadeaux. Je ne viens pas de leur milieu, je n'ai presque pas de réseau, pas tous les codes. Si en plus je n'ai pas d'argent, je ne m'en sortirai jamais. L'honnêteté , c'est bon pour les riches...Une bonne attaché de presse doit connaitre toutes les inimitiés opposant les membres des rédactions sous peine de coups de griffes intempestifs et de crêpage de chignons... Il faut toujours être conscient que l'on est aimée pour son titre et oubliée dès qu'on le perd".
Un roman assez réaliste de l'univers (mot qui revient très souvent dans le livre, et également "microcosme") de la mode et des rédactions. Fascinant et déroutant. J'ai aimé! 15/20