Décidément, c'est la 2ème fois que je lis un livre où l'action se passe en Suisse et où les femmes vont chez le psy et trompent leur mari. Après "Adultère" de Paolo Coelho (vous trouverez d'ailleurs mon article sur ce blog), c'est au tour de Jill Alexander Essbaum de nous le conter avec son "Femme au foyer". En lisant le résumé au dos, je n'étais pas emballée, et les remarques telles que "Madame Bovary au XXIè siècle" ont suffi à résumer le livre et en raconter la fin...
Le désespoir, le manque d'amour et de considération dans sa propre cellule familiale amènent forcément à des débordements. Chacun se "soigne" ou se "remplit" à sa façon. Pour Anna, c'est avec le sexe. Elle tombera d'ailleurs amoureuse (à son grand désespoir) de l'un de ses amants, en gardera un souvenir bien réel.
Jusqu'ici, tout se déroulait sans ombrage, sans se faire prendre, mais un accident dramatique va bouleverser la famille Benz et la plonger dans une douleur atroce en faisant "sauter" tous les verrous.
Je n'ai pas vraiment aimé ce livre (triste, cruel, mélancolique, retraçant l'isolement, l'ennui d'une femme prisonnière d'un destin qu'elle n'aime pas, où quand on a besoin des autres il n'y a personne ...) , mais par l'histoire, non par le style. Je vous ai d'ailleurs réservé un florilège des phrases que j'ai trouvées les plus intéressantes:
"Le Migros est le nom de la plus grande chaîne de supermarchés en Suisse. Il y a aussi les librairies Migros, des stations d'essence Migros, des points de vente de matériel électronique, des magasins de sport, de meubles, de vêtements masculins, des terrains de golf publics et des bureaux de change... Un rêve est un message de la psyché expliqua le docteur Messerli. Plus il est effrayant, plus il est urgent d'examiner cette partie de vous-même... La douleur a une fonction d'information: elle prévient de ce qui va arriver. La douleur précède le changement, c'est un instrument... Jung a dit que "les belles femmes étaient source de terreur. Qu'en règle générale, une belle femme est terriblement décevante"... Avoir l'air et être sont cousins, pas jumeaux... Vous connaissez le mot allemand Sehnsucht? Cela veut dire un désir ardent et douloureux. C'est un trou dans le coeur par où fuit tout espoir... La perte d'espoir est juste une impression. Ce n'est pas nécessairement une réalité... Il y a un moment propice pour aller au-delà de ses propres frontières, c'est justement lorsqu'on a littéralement quitté celles-ci...Gâcher sa vie, c'est commettre un outrage".
Je voudrais juste rajouter que même si le livre ne m'a pas emballé, j'admire le courage qu'a eu l'auteure de l'écrire car il a dû être lourd en émotion. L'écriture est belle, fluide, facile (une impression qui implique beaucoup de travail). On ne voit pas d'issue positive, c'est une fatalité. Peut-être nous aidera-t-il à ouvrir les yeux sur notre entourage et déceler les désespoirs afin de les aider?