"La fureur douce"... titre au sens large pouvant évoquer une passion dévorante contenue, une revanche à prendre sur la vie, une colère qui s'est modérée avec les années.... Effectivement, c'est un peu tout cela qu'à voulu nous raconter Léa BRAUN dans son premier roman, mais pas que!
L'histoire:
Léa est une jeune femme entière. Quand le moral est en haut, il est très haut, quand il est en bas, il est très bas, Et les premières pages commencent plutôt dans le "down". Les chagrins d'amour sont difficiles à gérer, surtout à cet âge-là. Alexandre est partout das ses pensées, il coule dans ses veines, est blotti sa chair. Pour évacuer, elle écrit des poèmes et entretient une correspondance avec son amie d'enfance, sa soeur de coeur, son double, Virginie, partie tenter sa chance en Espagne. Mais ce n'est pas une thérapie.
Le meilleur moyen pour se soigner est alors de se lancer à corps perdu dans le travail. Or, pas toujours facile quand on est une jeune comédienne en quête de figurations, silhouettes et autres petits rôles, ... Heureusement, elle peut compter sur son amie Jacqueline pour la sortir de son studio et sa mélancolie. Un tournage, des rencontres amicales et professionnelles, ...la vie semble enfin commencer à sourire à Léa. Un long chemin l'attend, un destin hors norme aussi.
Quant à vous, amis lecteurs, un long voyage entre La France (Paris, Cannes, Belle-Ile en Mer), Israël (Tel-Aviv, Merhavia, Jérusalem, la chîine du Carmel), l'Espagne (Malaga, Majorque) et les Etats-Unis vous attend.
Mon avis:
Si vous avez aimé "Exodus" de Léon Uris ou "Ce pays qui te ressemble" de Tobie Nathan , vous aimerez forcément "La fureur douce" de Léa Braun. Les paysages, les sensations, les odeurs, les couleurs, la chaleur, le vent, y sont merveilleusement bien retranscrits, on ferme les yeux et on s'y voit. De même que les sentiments (aussi bien heureux que malheureux) sont décrits avec une telle force qu'ils nous remuent, nous replongent dans nos propres souvenirs, nos amours, amitiés et succès heureux, ou, à contrario nos blessures encore ouvertes ou mal refermées.
Les femmes sont très importantes dans ce roman et dans la vie de Léa, même si son amour pour son mari Zvi est inconditionnel.
Tout d'abord, l'hommage à sa grand-mère Salka qui la conduira à porter avec force et émotion le rôle de Golda Meïr, à apprendre des notions d'Hébreu à ses partenaires de jeu, et à s'immerger dans un kibboutz. Son destin ne pouvait pas en être autrement, Israël l'attendait, et elle attendait Israël.
Mais aussi son amitié plus que fraternelle avec Virginie qu'elle portera jusqu'au bout , Sandra, et Jacqueline, Une façon certainement de combler le manque de sa mère partie trop tôt, ce qui a dévasté sa vie. Leur présence dans sa vie est précieuse et indispensable. Pour elles, elle serait prête à tout.
L'amour et plus encore l'amitié sont très présents dans le livre, c'est le socle de la vie de Léa. Sa vie de famille la comble de bonheur, mais comme pou chaque femme elle a aussi besoin de se ressourcer en-dehors de ce cocon, pour vivre en tant que femme et artiste. Le paiera-t-elle le prix fort?
Ce roman pourrait être autobiographie tant la véracité des sentiments et des émotions transparaît. La place de la foi, quelle qu'elle-soit, est prépondérante. Elle aide les personnages à toujours trouver une petite flamme, une lueur d'espoir, une bouée à laquelle se raccrocher pour positiver les situations et donner du bonheur autour de soi. J'ai beaucoup aimé la générosité, l'humilité et la compassion qu'elle véhicule.
Ce roman ferait un excellent film, et j'espère que des réalisateurs et producteurs se pencheront rapidement dessus; Je courrai le voir au cinéma. Je souhaite à Léa Braun, le même succès d'actrice que celui de son personnage Léa Mayer.