Bonjour Firmin,
Tout d'abord je suis ravie de cette conversation. Vous m'aviez l'air très sympathique lors de notre rencontre au salon du livre de Paris. D'ailleurs, c'est vous qui m'avez conseillé "Corsaires de l'est".
Les salons du livre sont toujours l'occasion de rencontres et d'échanges et j'étais ravi de vous rencontrer et de vous parler de mes ouvrages.
Vous êtes édité chez Palémon, une maison bretonne, de combien de temps date votre collaboration?
Je suis publié depuis 2000, mais ce n'est qu'en 2013 que j'ai changé de maison d'éditions et publié chez Palémon. Parce que l'autre maison ne diffusait que sur quelques départements et Palémon sur toute la France. Aussi, pour les actions qui bénéficient de tous mes droits d'auteur c'était beaucoup plus intéressant, tandis que je n'avais pas de travail supplémentaire à réaliser !
Pouvez-vous nous parler de votre travail ensemble?
Les rapports avec Palémon sont excellents, cette maison d'édition respecte ses auteurs et aide à leur développement et surtout fait bien son travail de communication, ce qui n'est malheureusement pas le cas dans d'autres maison d'édition.
C'est important pour vous d'avoir une maison d'édition locale ou êtes-vous ouvert à d'autres propositions (attention, je ne veux pas vous faire quitter Palémon, en tant que bretonne j'en suis fière)?
Que la maison d'édition soit locale en Bretagne ou se situe à Paris, cela ne veut rien dire... Actes Sud est bien installée dans le sud de la France, la seule chose qui compte c'est la diffusion et la distribution et chez Palémon c'est parfait car diffusé par Cap Diffusion (Ouest-France sur le plan national et distribué par MDS un des leaders en la matière sur le plan national). Je connais de nombreux collègues ou confrères qui sont publiés par des éditeurs nationaux et qui ne vendent même pas un dixième de ce que je vends chez Palémon (je vends 50 000 exemplaires tout confondu par an ces dernières années et la progression continue...
Vous avez déjà près 30 romans à votre actif, quel est votre rythme de travail?
Je publie deux livres par an, un tous les six mois de façon régulière, avril et octobre de chaque année dans cette série policière aux personnages récurrents. J'ai aussi écrit d'autres ouvrages comme la trilogie "Menaces".
Pouvez-vous nous parler du prochain?>
Je vais publier ma nouveauté dans deux semaines "L'inconnue de l'Archipel" qui se passe dans l'archipel des Glénan près de chez moi sur un fait divers qui s'est déroulé sur Hyères et je viens de commencer celui du mois d'avril 2018 qui se passera à Quiberon...
Comment vous organisez-vous? Est-ce 1 histoire à la fois, ou pouvez-vous en mener plusieurs de front?
Je ne fais qu'une histoire à la fois, je suis incapable de mener plusieurs de front. Je travaille toujours à partir d'un fait divers qui va inspirer mon intrigue, mais je ne vais pas le respecter précisément, exemple : Hangar 21 le dernier publié n° 30) est inspiré de l'affaire de Godwinn OKPARA cet ancien joueur de football vedette du PSG condamné à 10 ans de prison et son épouse à 15 ans... le thème est l'esclavage domestique et familiale (ils avaient exploité deux jeunes soeurs pendant 6 ans avant que l'affaire n'éclate) le sujet m'intéressait, mais de faire l'enquête à Paris ne m'intéressait pas du tout aussi j'ai recherché les lieux les plus adaptés. J'ai retenu Nantes, ancien 1er port négrier Français avant l'abolition de l'esclavage en 1848 et j'ai retenu les lieux proches du mémorial ainsi je pouvais exploiter les lieux et l'histoire à coller à mon fait divers... et je procède ainsi à chaque enquête
J'ai vu que vous travailliez avec des membres de la Police, vous acceptent-t-ils facilement en observateur sur leurs enquêtes, ou sont-ce des conversations dans un bureau?
Au début de nos relations c'était assez formel, on ne se connaissait pas, mais depuis de nombreuses années, les deux OPJ sont devenus des amis ainsi que la médecin légiste et nous échangeons beaucoup par courriel ou au téléphone, mais la confiance est totale de chaque côté, finalement ça les amuse et moi ça permet une plus grande crédibilité...
Après avoir écrit autant de polars, comment faites-vous pour vous renouveler?
Je n'ai aucun souci, je n'ai pas le syndrome de la page blanche... car les faits divers ... eux... se renouvellent en permanence ! Aucune affaire ne ressemble vraiment à une autre ! Et ceci depuis la nuit des temps, regardez la bible, c'est le premier polar avec ses meurtres, ses règlements de compte et ses coups bas...
Qui sont les auteurs qui vous ont inspiré?>
Surtout Simenon, mais en mettant les lieux de façon plus attrayante et moins glauque, mais je lis de nombreux auteurs, Américains, Anglais, Nordiques (comme Läcberg, Arnaldur Indridason, Menkel (décédé hélas) Italiens (Dona Léon à Venise), Espagnols (Montalban à Barcelone) etc...
Dernière question: France3 a une série policière qui s'appelle "Meurtre à...", ce sont-ils inspiré de votre oeuvre pour la créer? Et vous ont-ils contacté pour collaborer?>
France 3 a adapté un ami publié aussi chez Palémon, Jean Failler, qui fait la série Mary Lester et a beaucoup étudié le phénomène des auteurs régionaux ces dernières années avant de mettre au point leur série qui est un mélange de tout ce qui se fait par chacun d'entre nous, mais sans prendre ni payer le moindre droit à qui que ce soit !