Cela fait bien longtemps que je n’avais pas lu de roman qui soit 100% fiction. Je pensais même que le genre était éteint tant le succès des développements personnels et autres « « reality-books » ont balayé tout le reste sur leurs passages.
J’en avais presque oublié l’existence et je remercie vraiment Sylvain Gillet pour l’avoir ranimé, d’autant qu’il le manie avec talent.
Tout comme on aime revoir de bons westerns, la saga « Star wars », ou l’intégrale « James Bond », Sylvain Gillet nous transporte dans l’univers de la mafia, une sorte de version théâtrale des films d’Olivier Marchal.
Mais le style est plus recherché, c’est du théâtre dans le théâtre, qu’on pourrait découper en quatre tableaux:
1) la présentation des personnages au sein de l’agence artistique de Max Malakian et la découverte de l’intrigue
2) la réunion de famille à l’hôtel
3) la concrétisation de l’action au cimetière
4) l’épilogue
L’HISTOIRE
Alors qu’Antoine Aria acteur raté à l’ego surdimensionné croit avoir enfin décrocher le rôle de sa vie, « le panthéon de sa carrière », et ce grâce à son agent qui vient pourtant de le virer, endosser le rôle de Pépé Di Marzio va s’avérer plus complexe et plus risqué que prévu. Surtout quand son ennemi juré dans le métier, Clarence Charvel, celui avec lequel il est sans arrêt en compétition, celui qu’il méprise au plus haut point et avec lequel il existe un contentieux encore plus lourd relevant du domaine « horizontal », fait lui aussi son entrée en scène!
Quand la réalité vient s’immiscer dans la fiction, ça donne tout l inverse d’un quiproquo, le contrepied du Boulevard! Au contraire, les faits ne sont que plus véraces . De quoi troubler les clans de Marziol et Mc Marthiaw. Tel est pris qui croyait prendre. Les deux cousins François et Jenny y perdent leur latin/ italien...
Qu’est-ce qu’il ne faut pas faire pour honorer la parole faite à la Mama cinquante ans plus tôt... mais surtout récupérer le butin chèrement dérobé. Des bijoux, mais surtout La Croix de Silvio. Parce-que ces zigotos auront beau essayer de tout entreprendre et surenchérir pour tirer la couverture à eux, le personnage principal, la pierre angulaire de cette histoire, c’est ELLE!
Pourquoi j’ai aimé « Commedia Nostra »
J’ai beaucoup aimé ce roman, bourré d’humour et de références en tout genre: théâtre classique, publicité, ... Les histoires s’entremêlent, les parallélismes sont bien faits, pas lourds, pas « téléphonés ». Il y a également beaucoup d’esthétisme intellectuel dans ce roman, dans son écriture également: « chapitre premier, ... chapitre vingt-troisième ....» et d esthétisme matériel (vestimentaire, hôtelier,..). 308 pages écrites dans un style dense par un l’auteur ne veut pas nous faire lâcher la pression. C’est lui qui nous tient!
Merci beaucoup à Sylvain Gillet et aux Éditions RAMSAY pour cette belle surprise.
A encourager vivement!!