Si je n'avais pas été jury du prix des lecteurs, je pense que j'aurai commencé ce livre (pour le titre et la promesse médiatique "le nouveau Rastignac") mais l'aurais vite abandonné.
Car les 100 premières pages ont été longues, longues, ...
Heureusement, avec son arrivée à Paris, l'auteur relance l'histoire et la dynamise. On se dit: "Enfin, ça démarre, accrochez vos ceintures!". Certes! Mais le rythme est en dents de scie. Ca accélère, et ça ralentit... Je me suis perdue (et je dis "Je" volontairement et non "On", car j'attends vos retours sur le sujet). Est-ce simplement moi ou vous aussi?) dans sa schizophrénie. Que s'est-il réellement passé avec l'auteure Carole Lasse? puis avec Aurélien Courtois?
Sur fond d'ambition littéraire et journalistique, de quête d'amour (auprès de Maris Blandin) mais surtout de recherche de ses origines (retrouver sa mère, apprendre à la connaitre, s'en occuper, découvrir les trahisons du père, ...), l'auteur part en quête de sens de sa propre existence. Pus que le Rastignac de Balzac, j'y ai plutôt vu Jean-Baptiste Grenouille de Patrick Süskind dans "Le Parfum": du génie (littéraire cette fois) dans un esprit d'écorché vif.
Le livre est effectivement très bien écrit, et le titre est tout à fait raccord. Pour un début, c'est vraiment "prometteur".
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"Les gens trop malins se font beaucoup d'ennemis. Je n'ai jamais eu tellement d'amis...Les mots ont des propriétés magiques, celui qui maîtrise les mots façonne le monde qui l'entoure, et deviendra un grand sorcier... Mémé avait dû dire à Madame Petrovna que je lisais et dormais beaucoup, que je ne faisais rien dans la journée comme les artistes, les riches et les fous... J'ai commis l'erreur du débutant, je suis tombé amoureux, seul... Elle serait journaliste, moi écrivain. Elle écrirait des articles sur des oeuvres et je lui réserverais l'exclusivité de mes révélations. Nous habiterions entre Pigalle et Montmartre, avec des étagères jusqu'au plafond et un chat parmi les livres... Les esprits débordants d'eux-mêmes ne résistent pas à la flatterie. Il suffit de caresser l'égo. Lui dire des choses tendres... J'ai porté mon attention sur l'appartement spacieux qui répondait à la sainte trinité plancher-moulure-cheminée...Il y a longtemps que je ne m'étais jamais senti aussi bien.En inspirant je pourrais avaler le monde, il tiendrait dans mes poumons. Je deviens écrivain. j'écoute, j'entends, je vois, je comprends. Je ne distingue plus d'immeubles, mais des tours de mots, des trottoirs de citations. Les toits ruissellent de phrases laissées à l'abandon.Je me trompais depuis le début: l'écriture n'est pas mentale. Elle est odeur, tremblements, rires et fièvres, lames, secousses, montagnes, gravillons, pulsations...Audrey, nouvelle effigie de Boréal, la marque dégriffée de L'Oréal: "La télé grossit les défauts mais pas les seins, c'est trop nul"... cette histoire de création littéraire, garde-la pour un autre bouquin, les intellos ça fait chier le grand public. Vire la philo, rajoute la chatte...Klaus voulait changer le monde seul, c'est ce qui l'a perdu.Il n'a jamais cherché à attirer la sympathie- ni sur sa cause, ni sur personne. Il souhaitait qu'on se batte pour l'aimer. Il serait mort pour une posture."