Le pich:
Réunis par la proximité de leurs chalets de vacances, 2 familles vont voir leurs liens s'unir sur, au moins 3 générations: parents, enfants et petits-enfants qui, vont perpétuer l'amitié et le plaisir de se retrouver tous ensemble aux chalets, pendant les vacances.
Portrait très réaliste et contemporain de la vie de famille, avec ses hauts, ses bas, les réussites, les amours et les épreuves de la vie.
Mon avis:
Traité avec beaucoup de fluidité et un style littéraire agréable, les aventures de ces ados, que nous voyons grandir et évoluer au fur et à mesure du roman, ne nous laissent pas indifférents. Nous connaissons et reconnaissons tous: Alexandre, Marco, Anouk, Sophie, Guillaume, ...
Il est difficile de faire un résumé de "Hier encore c'était l'été" car il nous raconte tout simplement la vie, au fil de l'eau, au cours du temps. C'est très bien écrit, tout en simplicité, sans volonté d'épater, mais d'émouvoir.
J'ai beaucoup aimé ce roman, il m'a même ému par moment. C'est un livre miroir. On est confrontés à nos propres choix (bons ou mauvais), aux conséquences de nos propres comportements, lâcheté et courage, travail et dilettantisme, échecs et réussites, vie et mort. On se rend compte qu'on réagit tous pareils et on se sent "normal".
Le genre et le style m'ont beaucoup fait penser aux romans de Jean d'Ormesson pour le côté vacances en bande, les appartements haussmanniens et les codes de la bourgeoisie, les rapports à la famille, ...Je ne serais pas étonnée qu'il fasse partie des auteurs préférés ou inspirants de l'auteur, Julie de Lestrange.
Et, même si l'épilogue est couru d'avance, on a plaisir à voir ces personnages évoluer, et à découvrir leur itinéraire au fur et à mesure de leur avancée dans la vie. L'important n'est pas le but, mais le chemin.
On a tous vécu ça:
Résumé à la Cassin:
Les pastilles Vichy, blanches et dures qu'il n'appréciait pas particulièrement, mais dont sa grand-mère raffolait et qu'elle conservait jadis dans un bocal en verre, à l'abri des mains enfantines... Elle ne sortait que pour rejoindre ses amies, l'été au bord d'une piscine et l'hiver autour d'une tasse de thé. Par tous les moyens, Anne-Marie essayait de tromper l'ennui, tandis que son mari se contentait de la tromper...Gélule, C'est la voisine.Elle ne sait pas que je l'appelle comme ça.Elle est grande et toute maigre. Toute allongée comme une gélule. C'est ton grand-père qui lui avait donné ce surnom...Nous voudrions tous partir en même temps que notre conjoint. C'est plus commode et cela fait moins peur mais c'est une illusion. Même si l'on meurt en même temps on est toujours tout seul. On ne fait pas de cercueil à 2 places... Elle la sortait de son quotidien morose et l'empêchait de sombrer dans la dépression. En tant que médecin, Claude avait mieux que quiconque que la solitude et l'isolement pouvaient s'avérer plus fatal que n'importe quelle maladie...Elle ne s'apitoyait jamais sur son sort et ne se laissait jamais aller. Marie remplaçait les pleurs et l'émotivité par la colère et la volonté. C'est le moteur qui la faisait avancer...La tempête succédait au calme, qui succédait à la houle, qui succédait au gouffre, qui revenait enfin à une mer d'huile, lisse et sans écume...Il savait, comme chacun, que le quotidien du couple n'était pas simple. Que passé le temps des premières passions, il fallait redoubler de volonté pour que les choses fonctionnent. Qu'il fallait continuer de séduire, faire des compromis, des concessions...Laurent se fermait comme une huître. Soit il ne disait rien, soit il répondait par des onomatopées ou des poncifs tels que "c'est comme ça"...Peut-être était-ce d'ailleurs ce syndrome de Peter Pan qui avait donné naissance au crabe qui lui mordait le sein. Peu à peu elle acquérait la certitude que le mal ne survenait pas par hasard. Elle était arrivée à la limite de son complexe...Il s'était laissé assoupir par le quotidien et le retard commençait à s'accumuler. Après avoir enterré sa jeunesse et 2 personnes dans la même journée, il avait besoin de ça... Je vais te dire, ça ne m'étonne pas qu'il m'ait larguée. Quand j'étais avec lui, je n'avais aucune personnalité. Je fermais ma gueule et je disais amen à tout...Maintenant que maman est partie, j'ai décidé de les laisser se démerder. Moi aussi j'ai le droit de vivre ma vie et sans culpabiliser. J'en ai marre de vivre pour tout le monde, et tant pis si ça dérange!... Il la remercia pour tout ce qu'elle avait fait pour lui. Et en 1er lieu pour cet amour inconditionnel qu'elle avait dispensé gratuitement, qui s'était traduit par des câlins, des chansons et des vacances passes à ses côtés, enfin par 1000 petites attentions qu'il était incapable d'énumérer mais qui constituait en lui une base aussi solide que du ciment".