J'ai aujourd'hui le plaisir de vous présenter un roman que j'ai adoré, dans lequel j'ai plongé à "corps perdu". Cela fait longtemps que de telles émotions ne m'avaient pas envahies, je pensais même ne plus les vivre.
Le pitch:
Slava Guelman est arrivé de Minsk (Biélorussie) dans son enfance, et n'a aucune séquelle de son passé ni de son bagage familial. il est ce qu'on appelle "parfaitement intégré". Il rêve de gloire, de publier un article pour le journal "Century" dans lequel il travaille. Or, hormis être le souffre douleur de son boss et stagner parmi les assistants, il ne se passe rien.
Mais un jour, sa grand-mère décède, et il doit alors renouer avec sa famille, avec laquelle il avait coupé les ponts depuis de nombreuses années. Ainsi l'histoire de ces derniers, de l'holocauste et des pogroms va remonter à la surface et s'imposer à lui. Afin de venir en aide à son grand-père (Génia Guelman), il va devoir se documenter sur cette terrible période et se rapprocher ainsi de sa grand-mère (Sofia),
Il va alors partager sa vie entre Manhattan où il vit, son travail à Century et sa petite amie Arienna, mais aussi à Broolyn, le quartier russe où vit sa famille et Vera, son amie d'enfance, vecteur de renouement entre leur 2 familles. Son grand-père va l'aider à faire exploser ses talents d'écrivain (à de mauvaises fins) pour venir en aide aux siens.
Mon avis:
Mon auteur préféré étant Albert Cohen, j'ai plongé avec grand bonheur dans ce roman qui m'a fait retrouver Solal au travers de Slava (l'un secrétaire général à l'ONU Genève, l'autre assistant dans un journal new-Yorkais) et la famille juive, traumatisée par leur histoire: les Valeureux (de Céphalonie, Grèce) vs la fmaille de Slava (Brooklyn, émigrés d'Ukraine et Ouzbékistan).
Quant à la partie à Manhattan, dans son journal, j'avais l'impression de retrouver l'univers de Charles Bukowski et j'ai adoré ça.
La combinaison de ces 2 univers est tellement réussie, c'est un bonheur! L'histoire, elle, m'a émue. Je ne pense pas qu'il faille forcément avoir cette sensibilité, mais en ce qui me concerne, c'était gagné d'avance. J'ai adoré votre univers Mr Boris Fishman et j'ai hâte de découvrir vos autres oeuvres. Merci pour "Une vie d'emprunt' et je vous souhaite tout le succès que vous méritez pour ce roman!
Les bonnes phrases:
"(yiddish) Fargedenk deveck: souviens-toi du chemin...En mettant fin au flou juridique autour des sans-abri, les députés déshabillent Saint-Pierre pour habiller Saint-Paul.on appelait ça la double peine, un cliché en plus d'une gaffe. Les députés en revanche, pourront continuer à s'habiller en Saint-Laurent...Qu'est ce que je suis sensé faire maintenant que j'ai recouvert le miroir?...On est en deuil pendant une semaine. Ensuite on arrive au bout. On s'assoit sur des petits tabourets. Pour ne pas s'asseoir confortablement. Pour se souvenir du mort. On nous apporte à manger pour nous éviter de faire la cuisine. On nous tient compagnie pour surmonter les moments les plus durs. .. Le judaisme vous demande d'être plus que vous-mêmes et vous rend service quand vous n'y arrivez pas...Il fait une chaleur démentielle. Août, tu es une hallucination érotique...Une information c'est ce qui est susceptible de foutre quelqu'un en rogne si c'est faux... Les jolies phrases, c'est comme une belle femme qui ne sait pas faire la cuisine...Tu parles pas pour ne rien dire. Tu observes. C'est un don. Les gens parlent trop. Ils aiment s'écouter parler...